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la forme générale de ce petit monument est simple et digne. Comme dans toutes les œuvres du moyen âge, surtout avant le XIVe siècle, on remarque dans le petit nombre d’autels qui nous sont conservés par des dessins ou des monuments et surtout dans leurs accessoires, tels que retables, tabernacles, reliquaires, une grande variété ; que serait-ce si tous ces objets nous eussent été transmis intacts !

Les deux derniers autels nous montrent des reliquaires disposés d’une façon très-différente et parfaitement justifiée par la situation. En effet, l’autel (fig. 13) de la chapelle de la Vierge de Saint-Denis est adossé, et, pour faire voir la châsse, il fallait nécessairement l’élever au-dessus du retable ; au contraire, l’autel de Saint-Firmin est placé de manière que l’on peut tourner facilement tout autour (fig. 15) ; la châsse se trouvait alors au niveau du sol, protégée par un grillage. Au-dessus d’elle, suspendue à la grande tablette qui la recouvrait, se voit la petite lampe. Il existait encore à Saint-Denis un grand nombre d’autels secondaires dont les dispositions accessoires différaient de celles que nous venons de donner. Voici entre autres l’autel Saint-Eustache, qui se trouvait adossé au fond de la première chapelle carrée au nord, au-dessus de la chapelle de la Vierge Blanche (17). Ici le tabernacle recouvrant la châsse du saint était complètement isolé du retable et porté sur deux colonnes et des consoles à figures. Il paraît difficile de donner une signification à ces monstres accroupis sur des hommes vêtus. Le sculpteur a-t-il voulu faire