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mais garder les passants des arêtes par la première assise du socle B, qui est taillée sur un plan octogonal ; le tore inférieur C déborde les faces D.

À la même époque, on construisait la nef de la cathédrale d’Amiens et une quantité innombrable d’édifices dont les bases des gros piliers sont profilées sur des plinthes et socles octogones. La griffe alors disparaît. Voici un exemple de ces sortes de bases à socle octogone tiré des colonnes monocylindriques des bas-côtés du chœur de l’église Notre-Dame de Semur en Auxois (29).

Pendant que l’on abattait partout, de 1230 à 1240, les angles des plinthes et les socles des grosses piles, afin de laisser une circulation plus facile autour de ces piliers isolés, on maintenait encore les bases à plinthes et socles carrés pour les colonnes engagées le long des murs, pour les colonnettes des fenêtres, des arcatures, et toutes celles qui étaient hors de la circulation ; seulement, pour les colonnes engagées, on posait, lorsqu’elles étaient triples (ce qui arrivait souvent afin de porter l’arc doubleau et les deux arcs ogives des voûtes), les bases ainsi que l’indique la fig. 30. Il y avait à cela deux raisons : la première, que les tailloirs des chapiteaux étant souvent à cette époque posés suivant la direction des arcs des voûtes, les faces B des tailloirs étaient perpendiculaires aux diagonales A ; que dès lors les bases prenaient en plan une position semblable à celle des chapiteaux ; la seconde, que les bases ainsi placées présentaient des pans coupés B ne gênant pas la circulation. Déjà, dès 1230, la direction et le nombre des arcs des voûtes commandaient