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tabliers à bascule (voy. Architecture Militaire, fig. 30) ; ou de simples barres de bois qui se tiraient horizontalement, comme nos barrières de forêts, se relevaient au moyen d’un contre-poids (1), et s’abaissaient en pesant sur la chaîne.

Ces dernières sortes de barres ne servaient pas que pour empêcher un corps de cavalerie de forcer brusquement un passage. On les établissait aussi sur les routes, soit pour percevoir un péage, soit pour empêcher un poste d’être surpris par des gens à cheval[1]. Lorsqu’une armée venait mettre le siège devant une forteresse, il ne se passait guère de jour sans qu’il se fit quelque escarmouche aux barrières ; et les assiégeants attachaient une grande importance à leur prise, car une fois les défenses extérieures en leur pouvoir, ils s’y retranchaient et gênaient beaucoup les sorties des assiégés. Ces barrières, souvent très-avancées et vastes, étaient de véritables barbacanes, qui permettaient à un corps nombreux de troupes de se réunir pour se jeter sur les ouvrages et les engins des assaillants ; une fois prises, les assiégés ne pouvaient sortir en

  1. Les barrières à contre-poids sont encore en usage dans le Tyrol autrichien.