Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/208

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et souleva la tenture qui masquait cet angle. Une des lames de cèdre glissa dans la boiserie ; la marquise prit un livre dans cette case, et, posant le candélabre sur la table, elle vint reprendre son attitude sur le sphinx.

Elle ouvrit le volume et feuilleta les pages.

C’étaient environ cent feuilles de parchemin reliées entre deux plaques d’un métal noir et solide ; l’agrafe des fermoirs était enrichie de pierres précieuses ; c’était un manuscrit, bien que l’égalité des caractères semblât d’une perfection typographique. L’écriture était précise, fine et serrée ; pas une rature. Les deux tiers seulement du livre étaient remplis.

— Cependant, continua-t-elle, malgré le peu d’intérêt que je leur accorde, il faut que je me souvienne de bien des choses, car si le secret des commencements ne m’est pas inconnu, si je suis au fait du mystère, si la Nécessité s’est révélée à elle-même en moi, je n’en reste pas moins la victime et je dois lutter contre elle jusqu’à mon dernier soupir.

Elle commença de lire silencieusement.

Voici ce qui était écrit sur la page :