Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chaises d’ébène sculpté, tendues en velours noir, et un sofa pareil, près d’une fenêtre. Sur les boiseries de couleur sombre se détachaient, dans leurs cadres d’or, de magnifiques peintures du Guide et du Titien. Une torchère pleine de bougies, placée derrière une vasque de marbre d’où s’échappaient de grosses gerbes de fleurs naturelles, éclairait l’appartement. La haute cheminée aux candélabres éteints, supportait une grande pendule en bronze de Florence : des panneaux armoriés indiquaient des portes sur d’autres salons du palais.

Les deux gentilshommes étaient debout vis-à-vis d’un tableau.

Tullia Fabriana les salua d’un mouvement de tête, demi-souriante. Le prince, avec une négligence amicale, d’un tact et d’un goût parfaitement mesurés, s’inclina ; Wilhelm s’inclina aussi, mais troublé comme par un éblouissement.

La marquise, avec un signe d’approcher, vint auprès de la fenêtre. Le prince Forsiani prit le jeune homme par la main :

— Madame la marquise, dit-il, j’ai l’honneur de