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saint Grégoire de Nazianze, saint Louis et saint Thomas d’Aquin.

— Au fait, et le chrétien ?… nous dit-on ; que va-t-il penser de ces fantasmagories inquiétantes, — de cette… divinité pour tous ?

Le chrétien, quoi que puissent lui « écrire » d’apocryphes ou réels fantômes, est prémuni à tout jamais. L’Art d’évoquer les morts en vingt-cinq leçons n’a aucune prise sur lui. Peu lui importent ces sombres commérages. Les révélations du Transformisme ne lui semblent que des tentations misérables. — Diverses paroles précises, formelles, de l’Evangile, lui suffisent, qui déclarent cette vie aussi sérieuse que définitive. « Voici la Nuit où personne ne travaille plus ; — Où sera tombé l’arbre, il restera ; — Les enfants du siècle feront des prodiges capables de surprendre les Anges : ne vous laissez pas séduire ; — Celui qui veut sauver sa vie la perdra : celui qui veut la sacrifier, pour l’amour de moi, la retrouvera, car je suis la porte, la voie, la lumière, la vérité, la vie : nul n’entre que par moi dans la Vie-éternelle. » Tels sont les dogmes immuables, divins, au sens infini.

Les étoiles passeront, ces paroles jamais.

Quelque illusionnantes que puissent donc être les ressemblances revêtues par les démons mixtes dont parle saint Paul, il ne s’agit pas de cela pour le chrétien. Il ne saurait se laisser troubler en rien par des phénomènes dont l’esprit lui est et lui sera toujours étranger. Il répond d’avance, comme hier,