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À ceci nous répondons :

— Le savant a construit des instruments qui divisent un pouce en un million de parties. Nous demandons que ces « influences » fassent mouvoir, seulement d’un seul degré, l’indicateur de ces instruments dans nos laboratoires.

On nous parle de « corps solides, pesant cinquante, cent livres, — de personnes vivantes même, s’élevant dans les airs sans le secours d’aucune force connue ».

À ceci nous répondons :

— Alors, que ce pouvoir, quel qu’il soit, qui, nous dit-on, serait guidé par une intelligence, et qui élève, jusqu’aux plafonds de vos appartements, des corps lourds, animés ou inanimés, fasse pencher seulement l’un des plateaux de cette petite balance qui, sous son globe de cristal, est sensible à un poids si minime qu’il en faudrait dix mille comme lui pour faire un gramme.

On nous parle de « fleurs mouillées de fraîche rosée, de fruits, et même d’êtres vivants apportés au travers des murailles. »

À ceci nous répondons :

— Qu’on introduise donc un milligramme d’arsenic à travers les parois d’un tube de verre dans lequel de l’eau pure est hermétiquement scellée par nous !

On nous parle de « coups frappés qui se produisent jusqu’à ébranler les murs, dans les différentes parties d’une chambre où deux personnes sont tranquillement assises devant une table ; — de maisons