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moi aussi Cadix, Tolède, Cordoue, Grenade, Salamanque, Séville, Murcie, Madrid et Pampelune ! — C’est dit : partons. »

Toutefois, n’aimant que les aventures simples, les incidences et les sensations calmes, les événements en rapport avec ma tranquille nature, je résolus, au préalable, d’acheter l’un de ces Guides du Voyageur, grâce auxquels on sait, à l’avance, ce que l’on va voir et qui préservent les tempéraments nerveux de toute émotion inattendue.

Ce devoir dûment rempli dès le lendemain, je me nantis d’un portefeuille modestement mais suffisamment garni ; je bouclai ma légère valise ; je la pris à la main — et, laissant ma gouvernante stupéfaite à la garde de la maison, — je me rendis, en moins d’une heure, en notre capitale.

Sans m’y arrêter, je criai à un cocher de me conduire à la gare du Midi. — Le lendemain, de Bordeaux, j’atteignis Arcachon. Après une bonne et rafraîchissante plongée dans la mer, suivie d’un excellent déjeuner, je m’acheminai vers la rade. — Un steamer, justement en partance pour Santander, Le Véloce m’apparut. J’y pris passage.

On leva l’ancre. Sur le déclin de l’après-midi, le vent de terre nous apporta de subits effluves de citronniers, et, peu d’instants après, nous étions en vue de cette côte espagnole que domine la charmante cité de Santander, entourée à l’horizon, de hauteurs verdoyantes.

Le soir violaçait la mer, dorée encore à l’Occident :