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et bouches l’ouverture de la bille. Cela fait, tu plonges celle-ci dans la cuvette, auprès de toi, ce qui durcit, à l’instant même, l’enduit. Vérifie le bon bouchage avant que soit ainsi lavé l’extérieur de la bille, au cas où quelque goutte aurait débordé.

« Ainsi de suite, jusqu’à la trentième.

« Alors tu retires, l’une après l’autre, de l’eau, les trente petites boules pleines, et tu les poses, au fur et à mesure, chacune en un casier de son carré, dont la ouate suffit à les sécher assez vite.

« Puis, tu attaques le second carré de billes vides, — les trente autres — et tu recommences. — Celui-ci, rempli à son tour, tu te lèves et vas déposer, sur une planche libre de ton placard, ces deux boîtes de boules brunes.

« Il s’agit, à présent, de faire disparaître d’autour de toi toute trace d’eau-forte.

« Tu regardes, sur ton palier, s’il ne circule personne : — tu jettes toute ta verrerie, pêle-mêle, dans le seau — et, l’ayant porté sous la fontaine, tu laisses couler le jet, bien à toute force, là-dessus durant cinq minutes. — Au bout de ce temps, le tout est redevenu clair. Tu rentres, tu essuies, tu places tout cela dans ton panier à provisions et le poses n’importe où.

« Attention !… La table une fois bien essuyée, et aussi tes mains, il te reste, pour toute besogne, à remplir les soixante dernières boules de verre, mais, cette fois, avec ton litre de pétrole léger. Pour cela, tu procèdes exactement comme tu viens