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qu’il est, peut-être, à l’intérieur des airs, des lutins joueurs, des esprits gracieux, doués d’espièglerie, qui, s’ennuyant aussi, tout comme les passants humains, acceptent, pour tuer le temps, de se prêter, sous le voile des fluides (et surtout avec des vivants aimables) à cet innocent jeu de l’Illusion, — comme des enfants qui endossent quelque vieille robe à fleurs d’autrefois, et se poudrent avec de charmants rires !… — et… que ces esprits et ces vivants peuvent, alors, se chercher à tâtons, s’apparaître par aventure, en s’aidant d’un soupçon de mutuelle crédulité, — s’effleurer, se prendre même, très soudainement, la main… puis s’effacer, de côté et d’autre, dans l’immense cache-cache de l’univers.