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nes de thermes romains ! Là, le soir, les deux pattes de devant sur quelque fût de colonne, ils regardaient fixement le lever d’une étoile, en humant, à travers la brise, — et se fouettant les flancs, — les émanations des excellents taureaux parqués dans les goums lointains ! Qu’ils puissent rêver, disons-nous, à leurs belles nuits d’Orient, sans être troublés, en ces inoffensives réminiscences, par l’intempestive application d’une gaule de fer rouge sur l’extrémité de la queue !

Est-ce donc pour accompagner de tels abus que Mendelssohn écrivit le Songe d’une nuit d’été ?

La torture est abolie en France pour les hommes : ne l’appliquons pas aux lions.

Par ces motifs :

Après réflexion mûre (et, surtout, vu l’occasion solennelle d’hier, 4 septembre !) je requiers, de monsieur le président, leur pure et simple mise en liberté.