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CHANT DEUXIÈME



L’EXISTENCE


« Il en est un plus beau, plus grand, plus poétique,
» Que personne n’a fait ! »
( A. de Musset, Namouna.)



I

Dès lors, ce ne fut plus, pour tous deux, qu’une vie
Pleine d’enivrements, de splendeurs, de folie,
De rêves, de festins, de danses et de bruit.
C’étaient ceux qui dormaient aux clartés de l’aurore
Et qui, le soir venu, sacrifiaient encore
Aux autels pâles de la nuit.