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Il avait été emporté brusquement, hélas ! par une attaque d’apoplexie foudroyante, causée par l’abus, vraiment immodéré, du tabac à priser. Je l’avais, maintes fois, averti des inconvénients de cette herbe terrible — et des dangers qu’il bravait, pour ainsi dire, en se jouant. J’avais échoué.

Dédaigneux des remontrances de sa tendre femme qui s’était jetée plus d’une fois à ses pieds, le conjurant, au nom des sentiments les plus sacrés, de renoncer à son immonde passion, il ne diminuait même pas les doses de poudre qu’il introduisait et agglomérait, à chaque instant dans ses fosses nasales, à la longue saturées de nicotine. Le poison ne tardait pas à pénétrer de là dans tout l’organisme, à le perturber jusqu’au délire, — et quelquefois (disons-le tout bas), jusqu’à la folie furieuse.

Dès les premiers jours, ayant remarqué sa