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quand mon esprit réfléchit cette notion, j’en pénètre réellement l’essence, selon ma pensée ; je participe, enfin, de la nature même de Dieu, selon le degré qu’il révèle de sa notion en moi, Dieu étant l’être même et l’idéal de toutes pensées. Et mon Esprit, selon l’abandon de ma pensée vers Dieu, est pénétré par Dieu — par l’augmentation proportionnelle de la notion-vive de Dieu. Les deux termes, au bon vouloir de ma liberté, se confondent en cette unité qui est moi-même : — et ils se confondent sans cesser d’être distincts. Or, la Révélation-chrétienne, étant la conséquence et l’application de cet absolu principe, je n’ai pas à la traiter de « chimère qui a fait son temps » puisqu’elle est de la nature de son principe, c’est-à-dire éternelle, inconditionnelle, immuable.

— Ma chère madame Lenoir, repris-je, je crois que vous vous faites une trop grande