Page:Villiers de L'Isle-Adam - Contes cruels.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE
TRAITEMENT DU DOCTEUR TRISTAN


À Monsieur Jules de Brayer.


Fili Domini, putasne vivent ossa ista ?
Isaïe.


Hurrah ! C’en est fait ! En joie ! For ever !!! Le Progrès nous emporte en son torrent. Lancés comme nous le sommes, tout temps d’arrêt serait un véritable suicide. Victoire ! victoire ! La vitesse de notre entraînement prend des proportions de brouillard tellement admirables que c’est à peine si nous avons le loisir de distinguer autre chose que l’extrémité de notre propre nez.

Pour échapper à l’horrible hypnotisme qui pourrait s’en ensuivre, avons-nous d’autres ressources que celle de fermer définitivement les yeux ? Non. Pas d’autre. Abaissons donc les paupières et — laissons-nous aller.