Page:Villiers de L'Isle-Adam - Contes cruels.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’APPAREIL
POUR
L’ANALYSE CHIMIQUE DU DERNIER SOUPIR


« Utile dulci. »
Flaccus.


C’en est fait ! — Nos victoires sur la Nature ne se comptent plus. Hosannah ! Plus même le temps d’y penser ! Quel triomphe !… À quoi bon penser, en effet ? — De quel droit ? — Et puis : penser ? au fond, qu’est-ce que ça veut dire ? Mots que tout cela !… Découvrons à la hâte ! Inventons ! Oublions ! Retrouvons ! Recommençons et — passons ! Ventre à terre ! Bah ! le Néant saura bien reconnaître les siens.

Ô magie ! Voici qu’enfin les plus subtils instruments de la Science deviennent des jouets entre les mains des enfants ! Témoin le délicieux Appareil du professeur Schneitzoëffer (junior), de Nürnberg (Bayern), pour l’Analyse chimique du dernier soupir.