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moins en France. Ce qui est nécessaire, c’est que les honnêtes gens voient sans voile jusqu’à quel point les scélérats qui ont incendié Paris osent pousser encore aujourd’hui l’impudence et le cynisme. Ce qui importe aussi, c’est que l’Internationale ne puisse pas un jour, comme les plus intelligents de ses chefs essaient de le faire dès aujourd’hui chercher à décliner la responsabilité de l’insurrection du 18 mars, des arrestations arbitraires, des pillages, des assassinats et des incendies qui l’ont suivie.

Telles sont les considérations qui nous ont décidé à traduire tout au long et à donner en entier cet abominable factum.


À tous les Membres de l’Association, en Europe et aux États-Unis.


I


Le 4 septembre 1870, lorsque les travailleurs de Paris proclamèrent la République, laquelle fut presque instantanément acclamée par toute la France, sans la moindre opposition, une cabale d’avocats avide d’emplois, avec Thiers pour homme d’État et Trochu pour général, prirent possession de l’Hôtel de ville. À ce moment ces hommes avaient une foi tellement fanatique dans la mission de Paris de représenter la France à toutes les époques de crises historiques, qu’ils croyaient légitimer leurs titres usurpés de gouverneurs de la France, en mettant en avant leurs mandats périmés de représentants de Paris. Dans notre seconde adresse au sujet de la guerre, cinq jours après l’avènement de ces hommes au pouvoir, nous vous avons dit ce qu’ils