Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 2.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
93
ET LA PATIENCE.

ressentoit pas de plus grand plaisir que celui d’obliger, voulut bien leur rendre ce nouveau service, & passa la nuit que ses Hôtes donnoient au repos, à exercer sa science, pour être en état de leur rendre compte à leur réveil de ce qu’ils avoient à craindre ou à espérer. Ne trouvant rien que de favorable à l’inspection des astres, il entra, aussi-tôt que le jour parut, au lieu où ils reposoient.

Levez-vous sans tarder, leur dit-il, & allez promptement éveiller les Princesses, vous devez partir tout-à-l’heure sous la protection du Temps propice ; retournez à Angole avec le plus de diligence qui vous sera possible, vous n’y sauriez arriver trop tôt, un quart-d’heure plus tard vous livreroit à un repentir éternel, & aux reproches du Temps perdu.

Si, au contraire, vous profitez des moments précieux, ajouta-t-il, vous serez à la fin de vos travaux, le Temps heureux & constant attend cette derniere démarche pour se déterminer à s’attacher éternellement à vous, ou pour vous abandonner à jamais.

Cet avertissement mêlé de menaces, produisit tout l’effet que le Roi en devoit espérer : ils se mirent à l’instant en devoir de continuer leur route ; & les Princesses