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LE TEMPS

le Magicien & son fils n’en fissent aucun usage, ils en avoient cependant amassés pour n’en pas manquer, en cas qu’un hazard imprévu leur en fît naître le besoin ; & ce dernier l’avoit trouvé utile, quand, après la mort de son pere, il avoit voulu paroître dans le monde d’une façon avantageuse, devant peut-être autant à ce métal qu’à son art la beauté fantastique qu’il prenoit ; il y avoit aussi des chevaux & des armes, dont se servirent les Princes & leur petite armée : quelque chose encore qui ne leur fut pas d’un médiocre agrément, ce fut des cartes géographiques & des instruments de Mathématiques qui servirent à leur prouver démonstrativement qu’ils n’étoient pas éloignés d’Angole, malgré l’énormité du chemin qu’ils avoient fait pour arriver où ils étoient, parce qu’ayant fait le tour du globe de la terre, ils étoient partis d’une des extrémités de ce Royaume, & que, marchant toujours en tournant, ils en étoient parvenus à une distance qui ne les séparoit pas de leurs Pays de quinze jours de marche pour arriver à l’autre extrémité de la Capitale, opposée à celle par où ils étoient venus.

Comme ce voyage se faisoit avec plus d’agréments & de commodités que ceux