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ET LA PATIENCE.

terent seulement les services de douze cents Guerriers, s’imaginant qu’ils pourroient avoir besoin de leur assistance pour délivrer la Reine d’Angole de la tyrannie de Mouba, qu’ils présumoient, avec raison, qui devoit être devenue plus forte par le temps qu’il avoit eu pour l’affermir.

Ils agréerent aussi quelques femmes pour le service des Princesses, & y reçurent un petit nombre d’Officiers absolument nécessaires. Après quoi, ayant, par le moyen des provisions inépuisables de ce Palais, fourni à la subsistance de tous, ils en partirent, & le laisserent en propre à la vieille Esclave, leur bienfaictrice, qui, malgré la tendresse qu’elle avoit pour eux, étoit si caduque, qu’elle n’eut pas le courage d’essayer à les suivre, se déterminant de bon cœur à passer le reste de ses jours en ce lieu, où elle trouva dans la foule de tous les états qui avoient subi la rigueur des transformations d’Angoulmouëk, autant qu’elle voulut de Sujets gour lui tenir compagnie, restant leur Souveraine par la protection des Princes qui lui devoient la vie.

Ce qui étoit nécessaire pour la nourriture ou pour la somptuosité, n’étoit pas les seuls trésors que renfermoit ce Palais, il étoit rempli d’or monnoyé. Quoique