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ET LA PATIENCE.

venir, si je vous avois rendu justice ; mais ma bonté est inépuisable, & le bon Temps que voici, a bien voulu me sacrifier son juste ressentiment.

Des reproches si légitimes & faits avec tant de témoignages d’une véritable affection, ne souffroient point de repliques ; sans employer de mauvaises raisons à leur justification, ils avouerent les fautes dont ils étoient coupables, en promettant au Temps & à la Patience de ne plus mettre leur bonté à l’épreuve, & jurerent de ne se gouverner désormais que par leurs avis. Nous sommes si résolus à nous corriger, dit Merille, que nous ne voulons agir que suivant vos instructions, généreux & bon Temps. Et vous, illustre Patience, nous vous en offrons une preuve, ajouta-t-elle, en vous suppliant de nous guider. Qu’ordonnez-vous que nous fassions ? c’est à vous à décider de notre destinée : faudra-t-il rester ici ? Parlez, nous sommes prêts à vous obéir. Quels que soient nos sentiments, nous y renoncerons volontiers ; &, si vous daignez nous le commander, nous demeurerons dans ce Palais avec la Patience, qui nous en inspire le dessein.

Vous vous méprenez, Princesse, interrompit cette vertu, une telle inspira-