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ET LA PATIENCE.

eu fait un quart de lieue, que, regardant Balkir d’un air d’indignation : Téméraire, lui dit-il, qui as eu l’audace de songer à me déshonorer, rends graces aux charmes de ta sœur, par qui tu es soustrait à ma vengeance, & qui te garantissent du sort des malheureux qui ont eu avant toi la même insolence ; fuis, ajouta-t-il, loin de Faramine & de moi, & que tes freres t’accompagnent dans ta fuite : mais ne tardez pas à vous éloigner ; car, si à mon retour, Faramine, ne vous voyant plus, vous fait chercher, & que l’on vous ramene à mon Palais, il n’y a point de pouvoir qui vous puisse garantir de ma fureur ; je vous déclare que vous périrez dans les plus affreux supplices.

Leurs intentions étoient trop conformes à celles de ce farouche Libérateur, pour qu’il eût besoin d’employer la menace, afin de leur faire accepter la grace qu’il leur faisoit. Après l’avoir assuré le plus briévement qu’il leur fut possible, du dessein qu’ils avoient de se conformer à ses ordres, ils prirent en diligence le chemin qu’il leur dit être le plus propre à éviter les recherches de Faramine, & le laisserent avec un empressement dont il fut content.

Broukandork craignant autant qu’eux-