Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 2.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
LE TEMPS

respectueusement, je ne dois pas tarder à vous faire la réparation qui vous est due ; recevez-la donc, Seigneur, dit-elle à Almenza, en se jettant à ses pieds avec tant de promptitude, qu’il ne lui fut pas possible de s’y opposer. Je rentre dans mon état de Sujette, & vous supplie de recevoir mon premier hommage comme au légitime Souverain d’Angole.

Alors, sans changer de place, malgré les efforts que ce Prince faisoit pour la relever, elle invita Zerbeke à l’imiter, en jurant à son Roi une fidélité à toute épreuve.

Tandis qu’Almenza assuroit la Reine qu’il acceptoit avec respect son amitié, & qu’il travailleroit toujours avec ardeur pour la mériter, mais qu’il refusoit de la déposséder d’une Couronne qui lui appartenoit par le droit incontestable que lui en donnoit la volonté du feu Roi, & dont elle le supplioit de le décharger comme d’un fardeau, sous le poids duquel elle avoit pensé être écrasée, sans envisager cette restitution comme un présent de sa part, la prétendue mere de Zerbeke arriva, qui confirma tout ce que la femme de la Chambre de la Reine de la femme esclave avoient dit, son récit le trouvant conforme à celui de l’une & de l’autre.