me de Bengal, me flattant d’obtenir de son Monarque une audience assez favorable pour lui persuader, qu’il étoit absolument nécessaire pour son propre honneur de vous accorder un prompt secours ; mais mon espérance fut vaine, & il avoit trop d’affaires chez lui, pour songer à celles des autres.
La fuite de la Princesse Zelima avoit fait murmurer tous les Bengalois ; ils ne doutoient pas qu’elle n’eût été enlevée par les intrigues de la Reine, qui avoit dessein de la marier à son frere : mais le Prince Benga & sa jeune sœur Balkir ayant disparu peu après, leur absence acheva de mettre ces Peuples en fureur, & leur persuada que l’on avoit attenté aux jours de tous les trois, ou du moins à leur liberté.
Les Seigneurs qui détestoient la Reine & son frere, firent soulever le Peuple, & il demanda, avec de grands cris, à être informé du sort des enfants de leur Roi. Ce Prince parut vainement, dans l’espérance que sa vue appaiseroit le tumulte : ce moyen fut inutile ; &, sans vouloir écouter ce qu’il leur disoit, ces séditieux ne menacerent pas de moins que de forcer le Palais pour les chercher, & d’y mettre le feu, s’ils ne les y trouvoient pas.