Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 2.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129
ET LA PATIENCE.

Il fit pourtant retirer cette cohue, en lui disant que c’étoit la Reine qui excitoit seule ce désordre, & qui défendoit à Merille de répondre aux vœux publics, en lui donnant la main.

Ce calme n’étoit pas suffisant, car il appréhendoit de perdre Merille, en la pressant trop. Elle le menaçoit de se donner la mort pour éviter d’être associée à ses coupables desseins ; il l’auroit volontiers laissé faire, quoiqu’il n’y eût pas de nécessité à ce qu’elle pérît ; & il s’en seroit aisément justifié, en feignant d’être fâché d’un accident dont il auroit été cause : mais il étoit amoureux. L’amour lui inspiroit une politique timide, qui le fit résoudre à cesser les violences, & à la laisser auprès de la Reine, se contentant de faire garder les avenues de leurs appartements avec tant d’exactitude, qu’il auroit été impossible à la Princesse de se dérober à ses desirs.

Quelque cruel qu’il fût pour la Reine de se voir ainsi prisonniere de ses Sujets, elle trouva pourtant de la douceur à ne plus être entourée de satellites, à pouvoir respirer dans sa chambre sans en être observée, ni être privée de la présence de son fidele Zerbeke.

Tout étant ainsi calmé, Mouba, pour