Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 2.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
ET LA PATIENCE.

bler, sans attendre les ordres de la Reine ; &, peu content de cet attentat, il commit celui de lui députer un des Confidents le plus zélé qu’eût l’Usurpateur, qui audacieusement osa la sommer de s’y rendre avec la Princesse sa fille.

La Reine justement irritée de cette témérité, répondit qu’elle ne recevoit pas la loi de ses Sujets, & refusa d’aller autoriser, par sa présence, la délibération de cette Troupe rebelle ; mais le beau-pere de Zerbeke arrêta son juste courroux, & lui conseilla d’y paraître, en lui rappellant l’expérience favorable qu’elle avoit faite par la présence de la fausse Merille. Ce prudent avis fut suivi ; & la Reine, accompagnée de sa prétendue fille, s’y rendit enfin.

Elles furent reçues avec respect ; & le premier Visir, après lui avoir fait une espece d’excuse sur la violence qu’on leur faisoit, prétendit lui faire connoître la nécessité où elle se trouvoit de ne se plus exposer à de semblables événements, en lui disant, que, pour les éviter, elle devoit déposer son autorité entre les mains du seul homme à qui il convenoit de tenir les rênes d’un Etat tel que celui d’Angole.

Votre intérêt, Reine, se joint au nôtre, continua-t-il, puisqu’en conservant de la