Page:Villemain - Essais sur le génie de Pindare, 1859.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE IV.


Du lyrisme grec avant Pindare. — Des hymnes d’Homère. — De la poésie lyrique dans l’Iliade. — Archiloque ; quelques débris de son génie.


En Grèce, comme ailleurs, la conjecture la plus naturelle fait remonter la poésie lyrique à l’origine même de l’art. On l’a vu pour l’Orient : la poésie lyrique se confond avec la prière, et l’une et l’autre semblent le premier élan spirituel de l’âme. Mais l’antiquité de ce mode d’expression n’en suppose pas dès le commencement la variété savante et l’habile artifice.

Avant que la poésie lyrique s’alliât dans les fêtes à toutes les puissances de l’harmonie, elle employait surtout la forme simple du vers héroïque. Ces chanteurs introduits dans l’action de l’Odyssée, ce chantre aveugle qui se fait entendre à la table hospitalière du roi Alcinoüs, leurs hymnes aux dieux, ne s’éloignent en rien, pour l’expression et le rhythme, de tout le reste du récit.

Enfin lorsque, dans l’Iliade, au dernier combat

6