qui travailleroient à appuyer la fable de ma genealogie, pour en rendre l’hiſtoire plus obſcure.
Je fus nommée Henriette-Sylvie, par l’ordre de ma mere méme, à ce que l’on m’a dit. Henriette, ſans doute, pour quelque raiſon qui n’eſtoit connuë que d’elle ſeule, & Sylvie, apparamment, parce que j’eſtois venuë au monde à l’entrée d’un bois appellé le bois de Sylves ; j’ay receu le nom de Moliere, qui m’eſt demeuré par habitude de ceux qui ſe donerent le ſoin de m’élever, & qui le portoient eux-mémes.
Au reſte je ſuis grande & de bonne mine ; j’ay les yeux noirs & brillants, bien ouverts, bien coupez, & qui marquent aſſez d’eſprit, on jugera ſi j’en ay. Ma bouche eſt grande quand je ris, fort petite quand je ne ris point ; mais par malheur pour elle, je ris touſjours. J’ay les dents belles, le