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THÉÂTRE

sévère et simple d’un tableau flamand, et j’ai pu ainsi faire sortir quelques vérités morales du sein d’une famille grave et honnête ; agiter une question sociale, et en faire découler les idées de ces lèvres qui doivent les trouver sans effort, les faisant naître du sentiment profond de leur position dans la vie.

Cette porte est ouverte à présent, et le peuple le plus impatient a écouté les plus longs développements philosophiques et lyriques.

Essayons à l’avenir de tirer la scène du dédain où sa futilité l’ensevelirait infailliblement en peu de temps. Les hommes sérieux et les familles honorables qui s’en éloignent pourront revenir à cette tribune et à cette chaire, si l’on y trouve des pensées et des sentiments dignes de graves réflexions.


Vigny avait cru devoir justifier le mérite poétique de son héros, les espérances que son œuvre précoce pouvait donner à la littérature anglaise, par quelques fragments de ses poèmes : il entendait ainsi « faire mieux apprécier l’immensité de ses recherches savantes et la vigueur précoce de son talent », démontrer aussi les torts impardonnables de la société à l’égard du génie dont elle fait sa victime.

La Bataille d’Hastings, les Métamorphoses anglaises, la Ballade de Charité figuraient ainsi à la suite de la pièce de Vigny : il a paru inutile de reproduire ici ces textes, que l’on trouvera aisément dans une édition des œuvres de Chatterton. Celle dont se servait Vigny semble avoir été le tome XV des English Poets de Chalmers (1810). [Note de l’éditeur.]