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THÉÂTRE.


SCÈNE V.

LE QUAKER, KITTY BELL, consternés.
LE QUAKER.

Tu es remplie d’épouvante, Kitty ?

KITTY BELL.

C’est vrai.

LE QUAKER.

Et moi aussi.

KITTY BELL.

Vous aussi ? — Vous si fort, vous que rien n’a jamais ému devant moi ! — Mon Dieu ! qu’y a-t-il donc ici que je ne puis comprendre ? Ce jeune homme nous a tous trompés ; il s’est glissé ici comme un pauvre, et il est riche ! Ces jeunes gens ne lui ont-ils pas parlé comme à leur égal ? Qu’est-il venu faire ici ? Qu’a-t-il voulu en se faisant plaindre ? Pourtant ce qu’il dit a l’air vrai, et lui, il a l’air bien malheureux.

LE QUAKER.

Il serait bon que ce jeune homme mourût.

KITTY BELL.

Mourir ! pourquoi ?