Il cherche alors comment Ossian la nomma,
Et, debout sur sa roche, appelle Evir-Coma[1][2].
Non moins belle apparut, mais non moins incertaine,
De l’Ange ténébreux la forme encor lointaine,
Et des enchantements non moins délicieux
De la Vierge céleste occupèrent les yeux[3][4].
Comme un cygne endormi, qui seul, loin de la rive.
Livre son aile blanche à l’onde fugitive[5],
Le jeune homme inconnu mollement s’appuyait
Sur ce lit de vapeurs qui sous ses bras fuyait.
Sa robe était de pourpre, et, flamboyante ou pâle[6],
Enchantait les regards des teintes de l’opale[7].
- ↑ Il est question d’Évir-Coma dans le chant III du poème de Temora : Quelle est celle qui vient de Strumon, les cheveux épars ? Elle marche d’un air triste et lève ses yeux sur Erin. Évir-Coma, pourquoi cette tristesse ? Qui peut égaler la gloire de ton époux ? Que Gaul était terrible dans le combat ! Il revient couvert de gloire : il a levé sou épée, et les ennemis ont fui. — Voir encore ch. V, p. 159.
- ↑ Entre 56 et 57 : O, ni filet ni blanc.
- ↑ Var : M, enchantèrent
- ↑ Entre 60 et 61 : O, un liane et un filet.
- ↑ Var : M, Plonge une aile d’argent dans (corr. : Livre son aile blanche à) l’onde fugitive,
- ↑ Var : M, 1er main, La pourpre de sa robe était longue et brillante, 2e main, Sa robe était de pourpre, et tantôt rouge ou pâle,
- ↑ Var : M, 1er main, Mais ainsi que l’opale en reflets vacillante. 2e main, Qui changeait aux regards comme change l’opale. 3e main, texte actuel.
met de la colline sur la mousse qui borde le torrent ; le feuillage d’un arbre antique frémit sur ma tête… Il est midi ; tout est calme ; je suis seul, et la tristesse s’empare de mes pensées ? Est-ce toi, Vinvela, que j’entrevois à peine sur cette bruyère ? Tes longs cheveux flottent sur tes épaules ; ton sein d’albâtre s’élève et s’abaisse en exhalant de profonds soupirs : tes beaux yeux sont remplis de larmes… Elle parle : que le son de sa voix est faible ! C’est le murmure du zéphyr entre les roseaux. Mais pourquoi restes-tu seule sur cette colline déserte ? — Vinvela : Oui, je suis seule, ô Shilric, seule dans la sombre et froide demeure. Je suis morte de douleur pour toi, Shilric, je suis dans la tombe. (Le Tourneur, I, p. 187-192.)