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{{#tag :poem| Rien oublie. » La bonne eut quelque bagatelle Qu’elle montre en suivant leurs traces, pas à pas[1][2]. — Et Dieu ? — Tel est le siècle, ils n’y pensèrent pas[3]. }}


Écrit à Montmorency, 27 avril 1830[4].
  1. Avant de mourir, les deux jeunes gens avaient écrit à l’aubergiste Leduc une lettre dans laquelle ils s’excusaient d’avoir choisi sa maison « pour le lieu de la scène » ; la forêt était celui qu’ils avaient eu d’abord en vue, mais il y faisait froid, leurs mains tremblaient, la crainte de se manquer les força de rentrer. Cette lettre se terminait par « un compte détaillé du solde de leur dépense, d’une gratification, et du legs fait par Laure de son schall à une des filles de l’auberge. »
  2. Var : O1-O3, Qu’elle montre aux passants, en contant le trépas.
  3. « Tu quittes donc la vie sans regrets, lui dis-je alors. — Oui. — Sans craintes ? — Oui. — L’enfer ?… — Je n’y crois pas ; à la mort l’être entier rentre dans le néant… Que penses-tu qu’on devienne, toi ? — Mon amie, j’espère revenir sur la terre. » (Journal de Stéphane D. — Il pense qu’il n’y a dans l’univers qu’un certain nombre d’âmes qui animent tour à tour des corps différents).
  4. La date viatique dans O2, O3.