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LA DRYADE[1]

idylle
dans le gout de théocrite
Πρῶτον μὲν εὺχῆ τῆδε πρεσϐεύω θεων Τήν πρωτόμαντιν Ι αῖαν…
Σέϐω δὲ Νόμφας…
Αὶσχύλος.


Honorons d’abord la Terre, qui, la première entre les Dieux, rendit ici les oracles…

J’adore aussi les Nymphes.

Eschyle[2].


Le sous-titre et l’épigraphe manquent dans P1. Le grec est incorrect dans toutes les éditions. — P1, A, B, ses oracles.


Vois-tu ce vieux tronc d’arbre aux immenses racines ?
Jadis il s’anima de paroles divines ;
Mais par les noirs hivers le chêne fut vaincu,
Et la Dryade aussi, comme l’arbre a vécu.
(Car, tu le sais, berger, ces Déesses fragiles,
Envieuses des jeux et des danses agiles.
Sous l’écorce d’un bois où les fixa le sort,
Reçoivent avec lui la naissance et la mort[3].)

  1. Pour le cadre et le dessin général du morceau, voir Gessner, Idylles, traduction Huber : Lycas et Milon, et Amyntas.
  2. Les Euménides, v. 1-2, 22 (invocation de la Pythie), (trad. de La Porte du Theil).
  3. Gessner, Amyntas, note : Les Dryades étaient les divinités tutélaires des chênes : elles naissaient et mouraient avec l’arbre.