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cartes, se permit seulement de substituer à ses globules des tourbillons de matière subtile ; et s’il n’avoit jamais fait nuit, les globules de l’un et les tourbillons de l’autre auraient pu faire fortune comme tant d’autres systèmes qui n’avoient pas de base plus solide.


Mais on crut voir enfin, en ouvrant la paupière,
Qu’en dépit d’Aristote et des théologiens,
Le soleil dans sa fuite emportoit la lumière ;
Et les châteaux de nos cartésiens
Du haut des airs tombèrent en poussière.
La foi se révolta contre l’impiété :
C’étoit un sacrilège, un blasphème peut-être !
Mais par malheur c’étoit la vérité ;
Il fallut bien la reconnoître.


Le temps étoit venu où la raison humaine ne devoit plus se contenter d’hypothèses et de conjectures, où rien ne seroit admis comme vrai que sur une masse d’observations et de calculs incontestables. Cette révolution dans les sciences fut l’ouvrage de Newton. Il remonta à la véritable source de la lumière ; il en examina les phénomènes ; il en disséqua les rayons en les brisant dans le prisme ; et,