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nommer. Vous le dirai-je, enfin ? C’est de moi que je vais vous occuper. La tombe qui touche presque à la sépulture du général Letort n’est pas la mienne. Je n’ai encore choisi ni la place ni le marbre où reposera la main qui vous écrit ; mais cette tombe renferme les cendres d’un homme qui m’a rappelé une bizarrerie de mon étoile ; et vous me pardonnerez de vous en instruire. Le curé Fabrègue, dont l’épitaphe est sous mes yeux, a pris dans la paroisse de Saint-Méry la place que m’avait destinée le frère de mon père, dont les vertus et la mémoire sont un objet de vénération pour les habitants de cette portion de la capitale. Mais la révolution m’a fait changer de vocation et de route ; et il ne tiendroit qu’à moi de m’imaginer qu’elle m’a volé une mitre, une barrette même ; et de déclamer contre elle à la manière de tant d’autres qui n’y ont perdu comme moi que des illusions.


J’aurais au lieu d’armet ceint le bonnet carré ;
J’endossai l’uniforme au lieu de la soutane.
Je serois dans l’Église un écrivain sacré ;
Je suis au pied du Pinde un écrivain profane.
Je me débats contre le dieu des vers ;