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nées d’artillerie, forcèrent les assiégés à se rendre. Pérignon fut moins heureux dans les champs de l’Italie. Il n’y parut que pour être témoin des victoires de Suwarow ; et, après avoir combattu en héros à la sanglante et funeste bataille de Novi, il tomba, couvert de blessures honorables, dans les mains de ce capitan moscovite, dont Masséna termina bientôt après les fanfaronnades et la gloire. Là se terminèrent aussi les campagnes du maréchal de Pérignon. Le vainqueur de La Union et des Espagnols ne fut point rappelé sur le théâtre de ses premiers exploits par le héros imprudent qui, pour son malheur et pour celui de l’Espagne, alla soulever toutes les passions politiques qui fermentaient dans cette contrée.

Un million d’hommes l’arrosa de son sang, et les victimes de cette guerre injuste ne dorment pas toutes dans les vallons de l’Ibérie. Je viens à l’instant même d’en trouver sous mes pas. Au-delà du tombeau de Pérignon, à droite de ma route, un groupe de sépulcres renferme une partie de ces Espagnols, que leur patrie a punis d’avoir suivi la for-