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que, mais ma colère finit avec mon rêve. L’agitation de mes esprits interrompit mon sommeil ; et je cherchai vainement le bois de lauriers et les grands hommes que j’avois cru voir et entendre. Je ne vis plus que leurs tombeaux, dont la simplicité déshonorante contrastait avec l’orgueilleuse magnificence de quelques unes des tombes que j’avois rencontrées. Entraîné par le fanatisme de l’admiration qu’ils minspiroient, je m’irritai de ce contraste ; et par un mouvement involontaire, je tournai mes regards au loin vers le temple majestueux qui domine la capitale. C’est là que devroient reposer Molière et La Fontaine ; c’est là que devroient être rassemblées toutes les cendres illustres qui font la gloire de la patrie. Pourquoi le Panthéon n’existe-t-il plus ? Par quelle étrange et ridicule représaille a-t-on détruit cette institution qui honoroit mon pays et mon siècle ? Qu’importe que la révolution lait naturalise chez les François ? Ce n’est pas le bien qu’a produit la révolution qu’il faut détruire, mais seulement ce qui peut en produire de nouvelles ; et le Panthéon n’étoit propre qu’à