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comme Fontenelle étoit demeure sur les ruines du siècle de Louis XIV, long-temps après que les Molière et les Racine avoient disparu. Ce vieillard, que j’ai vu sur les bancs de l’académie françoise dans ses solennités littéraires, avoit touché la main de cet autre vieillard qui avoit conversé avec Fénélon, et joué sur les genoux de Corneille.


L’étude avoit uni Morellet à Turgot ;
Le savant d’Alembert accueillit son enfance.
Contre d’Holbach et Diderot,
Du dieu qu’ils renioient il soutint l’existence.
Il a de Montesquieu consulté la prudence,
Sur le bien des états interrogé Franklin,
Et dans le salon de Geoffrin
Admiré de Buffon la brillante éloquence.
Jean-Jacque auprès des grands sollicitoit pour lui ;
Malesherbe estimoit son noble caractère.
Il a vu dans Ferney l’Hercule littéraire,
Qui fut des opprimés l’infatigable appui ;
Qui, faisant à Terreur une guerre éternelle,
Dégoûté de la cour, des rois et des héros,
Entre la lyre et la truelle,
Achevoit ses vieux ans, et se moquoit des sots.


Plusieurs sectes s’élevèrent parmi ces phi-