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C’est dans l’aube d’argent la mort lente des cierges…
Et la banalité des choses et des hommes,
Cloaque où pour jamais, pauvre cœur, tu t’immerges.

Brise ton crucifix, sème aux vents les atomes
De l’Idéal futile et suis la tourbe lente ;
Car nous ne savons pas même ce que nous sommes.

Elle est bien morte, va, ta belle foi vaillante ;
Ta barque à tout jamais cargue sa double voile ;
Dans la stagnation passive d’une attente,

Et sur toi lentement le firmament se voile,
C’est l’heure douloureuse où s’enténèbre l’âme,
Le regret sans espoir et la nuit sans étoile,

Et c’est l’obscurité qui pèse comme un blâme.