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DERNIERS TRAVAUX.

si elle daigne s’occuper des luttes de cet âge, de faire leur part à mes adversaires et à moi ; j’ai le corps inclinant vers la tombe : je n’attendrai point longtemps ! »

Trouva-t-il, du moins, hors de l’Académie, ce repos auquel il semblait aspirer, pour la première fois, après un demi-siècle de travaux et dix années de luttes ? Tous ceux qui ont lu ses derniers ouvrages ont déjà répondu ; car ils n’ont pu oublier ces pages, si pleines, ici d’irritation et d’amertume, là de résignation, partout d’une si profonde tristesse, qu’il écrivit, lorsqu’au commencement de 1838, la direction de la Ménagerie du Muséum, de cette Ménagerie qu’il avait créée en 1793 et 1794, lui fut enlevée ! et lui fut enlevée en faveur de celui-même qu’il avait choisi pour aide, heureux alors de lui ouvrir l’accès de la carrière où l’exemple fraternel était pour lui une illustre espérance ! Que ne nous a-t-il été permis de retrancher de l’histoire de la vie de Geoffroy Saint-Hilaire une si douloureuse page ! Hâtons-nous, du moins, d’ajouter que six mois à peine écoulés, après la mort de M. Frédéric Cuvier, l’administration du Muséum s’empressa de revenir sur sa décision, et de régler un nouveau partage d’attributions. Geoffroy Saint-Hilaire fut réintégré dans la plénitude des droits dont il avait joui de 1794 à 1838.

C’était le moment même où Geoffroy Saint-