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vitriers ambulants, des marchands de parapluies, des marchands de cantiques, des chaudronniers magnins, des banquistes, escamoteurs, jongleurs, saltimbanques, chanteurs en plein vent, joueurs d’orgues, conducteurs d’ours et de chameaux, montreurs de lanternes magiques, carreleurs de souliers, teneurs de jeux dans les foires, estropiés faux ou véritables ; etc., etc. A propos de ces derniers, il n’est pas superflu de recommander aux voyageurs de se défier de ces hommes qui, tapis dans un fossé, et feignant de ne pouvoir s’en retirer, appellent à leur secours : que l’on se rappelle l’histoire du cul-de-jatte, qui attirait ainsi les passants afin d’assassiner ceux qui avaient le malheur de céder à un mouvement de compassion ; le moment où ils se baissaient pour l’aider à sortir du fossé était celui qu’il choisissait pour leur plonger un poignard dans le cœur. Il est dangereux de coucher dans les mauvais bouchons, principalement s’ils sont isolés ; les hôtes peuvent être honnêtes, mais ceux qu’ils hébergent ne le sont pas toujours ; et le moins qu’il puisse advenir au pauvre diable qui se risque dans de pareils taudis, c’est d’être dévalisé pendant la nuit.

La sûreté du royaume exigerait que l’on dé-