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DI HÉOQ. au

le teint plus ou moins hàlé, l’air curieux et em- ’ barrassé, sont des indices auxquels on reconnaît facilement un provincial ; quand, dis-j-c, le ’ flnueun qui va en avant, a remarqué ces caractères d’étra ngeté, il laisse adroitement tomber. la pièce, puis se baissant, il la ramasse de façon. e que le passant ne puisse faire autrement que de Yapercevoir. « Monsieur, lui dit le filou en se relevant, ceci ne serait pas par hasard tombé de votre gousset ? U

— » Non, monsieur, répond ordinairement l’ét1’anger. t — ’

Ma foi, monsieur, reprend- le lilou, si ’ c’était de plus de valeur, je vous en remettrais. la moitié, mais pour une bagatelle sembla- ’ ble-, cela ne vaut pas la peine ; si vous le per>p mettez, je vous offrirai une bonne bouteille n de vin. » Si l’étranger accepte, le filou porte’la main à sa cravate, ou bien encore il ôte son chapeau, comme s’il satluait quelqu’un ; à ce signal, que l’on nomme le Saint-Jean, les affidés prennent le devant, et courent s’installer dans un cabaret, où ils se mettent à jouer aux cartes. Un instant après, l’individu qui est censé avoir u trouvé la pièce arrive avec l’étranger que l’on se propose de duper ; tous deux s’asseyent, mais