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qui remplissait dans mon bureau les fonctions de secrétaire.

Ce Desplanques était un jeune homme bien élevé ; il avait de l’esprit, une rédaction facile, une belle écriture, et quelques autres talents qui auraient pu le mettre à même de prendre un rang honorable dans le monde. Malheureusement il était possédé de la manie du vol, et, pour comble de disgrâce, il était paresseux au plus haut degré. C’était un voleur qui avait le tempérament des escrocs, ce qui revient à dire qu’il n’était propre à rien de ce qui nécessite de l’assiduité et de l’énergie. Comme il n’était pas exact et s’acquittait fort mal de sa besogne, il m’arrivait assez fréquemment de le gronder. « Vous vous plaignez sans cesse de ma négligence, me répondait-il, avec vous il faudrait être esclave ; ma foi, je ne suis pas accoutumé à être tenu. » Desplanques sortait du bagne, où il avait passé six ans.

En l’admettant dans la brigade, j’avais cru faire une excellente acquisition, mais je ne tardai pas à me convaincre qu’il était incorrigible, et je me vis contraint de le renvoyer. Sans ressources alors, il recourut au seul moyen d’existence qui, dans une telle situation, puisse se