Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le proverbe, les écrits sont des mâles, et les paroles sont des femelles.

— C’est ça, autant en emporte le vent ; point de reçu, et empochons.

— Et mille zieux ! oui, arrive qui plante, c’est des choux, on en est quitte pour nier. En attendant, je vais battre comptoir, et il faudra bien qu’il aboule. » Goupil me prend alors la main, et me la serrant dans la sienne, il continue : « Je me rends de ce pas chez François, je t’annoncerai pour ce soir, je serai censé t’avoir donné rendez-vous pour huit heures, et tu ne viendras qu’à onze, parce que, soi-disant, tu auras été retardé ; à minuit, on nous dira de sortir, alors tu feras semblant de t’en formaliser, et François saisira l’occasion pour te pousser la botte. Tu es un homme d’estoque, le reste va sans dire. Au revoir.

— Au revoir, répondis-je ; nous nous séparâmes. Mais à peine étions-nous dos à dos, que Goupil revint sur ses pas.

— Ah çà ! me dit-il, tu sais qu’à des fois la plume vaut mieux que le pigeon, il me faut de la plume, ou sinon… » Soudain prenant une attitude disloquée, ouvrant une bouche