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dit cet autre, qui compte sans son hôte compte deux fois ; enfin, c’est égal.

M. Belle-Rose prenant alors son verre de la main droite, frappait à coups redoublés sur la table. Pendant que les autres convives s’esquivaient un à un, enfin une fille de service accourut. – La carte, et faites venir le bourgeois. Le bourgeois arrive en effet, avec une note de la dépense. – C’est étonnant ! comme cela monte ; observa Belle-Rose, cent quatre-vingt-dix livres, douze sols, six deniers ! Ah ! pour le coup, M. Nivet, vous voulez nous écorcher tout vifs ? Voilà d’abord un article que je ne vous passerai pas : quatre citrons, vingt-quatre sols. Il n’yen a eu que trois ; première réduction. Peste, papa Nivet, je ne suis plus surpris si vous faites vos orges. Sept demi-tasses ; c’est joli ; il paraît qu’il fait bon vérifier : nous n’étions que six. Je suis sûr que je vais encore découvrir quelque erreur… Asperges, dix-huit livres ; c’est trop fort. – En avril ! dit M. Nivet, de la primeur ! – C’est juste, continuons : petits pois, artichauts, poisson. Le poisson d’avril n’est pas plus cher que l’autre, voyons un peu les fraises…