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beaucoup de l’avarice des parents, de la ladrerie des maîtres d’apprentissage, du bonheur d’être indépendant, des immenses richesses que l’on amasse dans l’Inde : les noms du Cap, de Chandernagor, de Calcutta, de Pondichéry, de Tipoo-Saïb, furent adroitement jetés dans la conversation, on cita des exemples de fortunes colossales faites par des jeunes gens que M. Belle-Rose avait récemment engagés. – Ce n’est pas pour me vanter, dit-il, mais je n’ai pas la main malheureuse ; c’est moi qui ai engagé le petit Martin : eh bien ! maintenant, c’est un nabab ; il roule sur l’or et sur l’argent. Je gagerais qu’il est fier ; s’il me revoyait, je suis sûr qu’il ne me reconnaîtrait plus. Oh ! j’ai fait diablement des ingrats dans ma vie ! Que voulez-vous ! c’est la destinée de l’homme !

La séance fut longue… Au dessert, M. Belle-Rose remit sur le tapis les beaux fruits des Antilles ; quand on but des vins fins : Vive le vin du Cap ! c’est celui-là qui est exquis ! s’écriait-il ; au café, il s’extasiait sur le Martinique ; on apporte du Cognac : Oh ! oh ! dit-il, en faisant la grimace, ça ne vaut pas le tafia, et encore moins l’excellent rhum de la Jamaïque ;