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était toute fière d’avoir rencontré un élève qui profitait si bien de ses leçons ; aussi me récompensait-elle généreusement.

À cette époque, les notables venaient de s’assembler. Les notables étaient de bons pigeons ; Fanchette les plumait, et nous les mangions en commun. Chaque jour c’étaient des bombances à n’en plus finir. Nous ont-ils fait faire des gueuletons, ces notables, nous en ont-ils fait faire ! Sans compter que j’avais toujours le gousset garni !

Fanchette et moi, nous ne nous refusions rien : mais que les instants du bonheur sont courts !… Oh ! oui, très courts !

Un mois de cette bonne vie s’était à peine écoulé, que Fanchette et ma payse furent arrêtées et conduites à la Force. Qu’avaient-elles fait ? je n’en sais rien ; mais comme les mauvaises langues parlaient du saut d’une montre à répétition, moi, qui ne me souciais pas de faire connaissance avec M. le lieutenant général de police, je jugeai prudent de ne pas m’en informer. Cette arrestation était un coup que nous n’avions pas prévu ; Fanfan et moi, nous en fûmes atterrés. Fanchette était si bonne enfant ! Et puis, maintenant, que devenir, plus de