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besoin de m’interroger sur mon goût. Bientôt le chablis m’eut mis en gaieté ; j’oubliai les désagréments que pourrait me causer le mécontentement de mon bourgeois, et comme la compagne de ma payse m’avait donné dans l’œil, je me lançai à lui faire ma déclaration. Foi de Dufailli ! elle était gentille à croquer ; elle me rendit la main.

— Tu m’aimes donc bien, me dit Fanchette, c’était le nom de la péronnelle. – Si je vous aime ! – Eh bien ! si tu veux, nous nous marierons ensemble. – C’est ça, dit Fanfan, mariez-vous ; pour commencer, nous allons faire la noce. Je te marie, Cadet, entends-tu ? Allons, embrassez-vous ; et en même temps, il nous empoigna tous deux par la tête pour rapprocher nos deux visages. – Pauvre chéri, s’écria Fanchette, en me donnant un second baiser, sans l’aide de mon ami ; sois tranquille, je te mettrai au pas.

J’étais aux anges ; je passai une journée délicieuse.

Mon éducation fut bientôt faite. Fanchette