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de sûreté sous un point de vue étranger à son service. C’était l’inconvénient d’un personnel considérable de mouchards que je me proposais de prouver, et cet inconvénient ressort de tout ce que j’ai dit, même abstraction faite du danger qu’il y a pour la moralité du peuple, à le laisser se familiariser avec cette idée que toute condamnation est un noviciat ou un acheminement à une existence assurée, et que la police n’est autre chose que les invalides des galères. C’est à partir de la formation de la brigade de sûreté qu’aura commencé véritablement l’intérêt de ces Mémoires. Peut-être trouvera-t-on que j’ai trop longtemps entretenu le public de ce qui ne m’était que personnel, mais il fallait bien que l’on sût par quelles vicissitudes j’ai dû passer pour devenir cet Hercule à qui il était réservé de purger la terre d’épouvantables monstres et de nettoyer les écuries d’Augias. Je ne suis pas arrivé en un jour ; j’ai fourni une longue carrière d’observations et de pénibles expériences. Bientôt, et j’ai déjà donné quelques échantillons de mon savoir-faire, je raconterai mes travaux, les efforts que j’ai dû entreprendre, les périls que j’ai affrontés, les ruses, les stratagèmes