Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/445

Cette page n’a pas encore été corrigée

les prévoir, quand le commerce est languissant, que l’industrie s’évertue en vain à chercher un écoulement à ses produits, et qu’elle s’appauvrit à mesure qu’elle crée, comment remédier à un mal si grand ? Sans doute il vaudrait mieux soulager les nécessiteux, que de songer à réprimer leur désespoir ; mais, dans l’impuissance de faire mieux, et si près de la crise, ne doit-on pas, avant tout, fortifier les garanties de l’ordre public ? et quelle garantie est préférable à la présence continuelle d’une garde bourgeoise, qui veille et agit sans cesse sous les auspices de la légalité et de l’honneur ? Suppléera-t-on à une institution si noble, si généreuse par une police élastique, dont les cadres puissent s’étendre et se restreindre à volonté ? ou mettra-t-on sur pied des légions d’agents pour les congédier aussitôt que l’on croira pouvoir se passer de leurs services ? Il faudrait ignorer que la police de sûreté s’est recrutée jusqu’à ce jour dans les prisons et dans les bagnes, qui sont comme l’école normale des mouchards à voleurs et la pépinière d’où on doit les tirer. Employez de telles gens en grand nombre, et essayez de les renvoyer après qu’ils auront acquis la connaissance des moyens de police, ils reviendront à leur